Le genre est un concept rattaché à un champ de savoirs pluridisciplinaires : les études sur le genre1. Il désigne les processus sociaux par lesquels les identités sexuées et sexuelles sont produitesa. C’est-à-dire une production du social et non de la natureb. En ce sens on peut parler de construction socialec. C’est un outil de dénaturalisation (le fait de révéler comme social ce qui est pensé comme le produit de différences biologiques) permettant de nommer des réalités sociales liées au travail, à l’économie, à la démographie, aux normes, aux représentations sociales, aux inégalités, mais aussi au corps, à la sexualité, etc.d. Autrement dit, le genre permet de décrire la réalité empirique d’une forme d’organisation socialee. Le genre permet une explication du social par le socialf(selon l’aphorisme durkheimienα,β).
Le genre désigne donc les processus et rapports sociaux qui divisent l’humanité en différentes catégories de « sexe »8,g,h et de sexualité2. À noter que dans beaucoup de publications en sciences sociales le terme « genre » est interchangeable avec l’expression « rapports sociaux de sexe »i,j,k. Ces processus sociaux (donc par définition des processus non naturels), attribuent (via la socialisation par exemple14) notamment des rôles différenciés (qui peuvent varier dans le temps et l’espace) à chaque catégoriel. Le concept de genre met l’accent sur le principe de division et de catégorisation d’une part, et de classification et de hiérarchisation d’autre part. Ainsi, le genre permet un déplacement de l’analyse des parties divisées vers le principe de division lui-mêmem. Autrement dit, le genre n’exprime pas tant la part sociale de la division mais il est cette divisionn. C’est pourquoi « genre » au singulier n’est pas « genres » au pluriel17, dans le sens où il ne renvoie pas seulement à l’appartenance à un groupe de sexeo.